Le monde des hommes brûle. L’incendie ravage tout. Insatiables, ils continuent pourtant de piétiner les limites. Celles des corps, des lieux, des ressources.
« Vous êtes allés plus loin que les enfers, sans vous en apercevoir ».
L’Eurydice de Chloé Baudry prend la parole en puisant dans la force des flammes. Parler pour remettre les choses à l’endroit. « Le monde se retourne » dit-elle. Parler pour rétablir la vérité, le sens. Raconter le chaos du monde et la possibilité d’en revenir.
Dans la continuité d’Eurydice incendie, cette série explore la notion de sororité. La figure mythique devient une soeur, une alliée. Elle revient pour faire face. Dire au monde sa colère. Parler de l’oppression d’Orphée, de l’emprise du patriarcat, de l’exploitation des sols et des êtres. Elle raconte ce chaos. Elle nous fait entrer dans cet univers d’une inquiétante étrangeté ou d’une terrifiante familiarité. Ce monde qui est finalement le nôtre. Et elle atteste de notre indifférence.
Mais nous assistons aussi à une renaissance. Prendre la parole devient un geste d’affirmation de soi. C’est un élan vers la vie. Comme une impulsion pour se débarrasser entièrement de ce qui ne ne nous convient plus. Et où le refus de transiger devient une joyeuse liberté.